Vie professionnelle


 Justine

J’ai un métier que j’aime et j’aime mon travail. On m’apprécie dans la structure où je suis et récemment j’ai eu une promotion. C’était un tel signe de reconnaissance, whaouhhh !!! J’étais très fière, on a fêté ça en famille, au bureau, bref tout allait bien. 
Ou presque.
D’un côté, j’en avait rêvé de ce nouveau poste … de l’autre, allais-je être à la hauteur ? 
Au début, mon manager m’a dit de prendre mon temps, mais très vite, il a fallu que j’accélère mon rythme de travail et je n’arrivais pas à faire face. J’ai dû partir tard le soir, emporter du travail le week-end. Le pire, c’est que tout ce que j’avais à faire m’empêchait de dormir.
J’ai vite pensé que ce poste n’était pas pour moi, que j’avais visé trop haut, je n’aurais pas dû l’accepter. Et en même temps, je voulais tellement y arriver, faire le mieux possible, remercier la hiérarchie qui m’avait fait confiance …
Maintenant ça fait six mois. Mes proches ont vu que je dépérissais et m’ont envoyée chez le médecin. Qui m’a prescrit antidépresseur et somnifère et m’a mise en arrêt ! Il a parlé de burn out. 
Quelle honte je ressens ! 
J’ai commencé par me traîner pendant quelques semaines, comme une loque. Puis, j’ai un peu émergé, je voulais retourner travailler, mon médecin a refusé et m’a envoyée chez une psy. 
Je commence à comprendre ce qui m’arrive. C’est vrai que je me suis toujours sous-estimée. J’ai toujours beaucoup travaillé pour avoir les meilleures notes et j’avais l’impression que ça ne suffisait jamais. « T’as eu 14, pourquoi t’as pas eu 16 ?? ». Finalement, je réalise que mes parents étaient très exigeants avec moi. 
J’essayais de leur faire plaisir et j’avais le sentiment que je n’y parvenais pas, alors que pour mon frère et ma sœur, ça avait l’air si simple !
Bref, il me semble que je commence à y voir un peu plus clair, à comprendre ce qui s’est passé, et cela me donne espoir. 

Et si vous faisiez un burn up(1)

Vous avez une activité, professionnelle ou non, qui a du sens pour vous, parce qu'elle est en lien avec vos valeurs ou vos désirs les plus profonds. Votre travail est fluide, intense et vous vous concentrez aisément. Vous êtes même totalement plongé dans ce que vous faites, totalement investi(e), vous ne ressentez pas l'effort. 
Vous ressentez plaisir et sérénité. Vous retirez de cette activité une énergie extraordinaire. En fin de journée, vous êtes fatigué(e), mais votre récupération est excellente. Vous attendez avec impatience la prochaine occasion de vous remettre à cette activité. C'est cela, l'état de burn up(1). L'idéal est de trouver cela régulièrement dans votre vie professionnelle.
(1) Terme déposé à l'INPI

Pierre 

 

Eh bien voilà, ça m’est arrivé à moi aussi, qui menais jusqu’à présent ma vie professionnelle sans encombre. 
Je me suis fait « virer » il y a quelques mois. Certes, c’était compliqué, les résultats étaient limites, aussi bien dans mon équipe qu’en général … L’ambiance était devenue lourde avec mon manager, je le sentais lui-même déstabilisé, inquiet.
Et puis un jour, convoqué ! Et encore, ils ont fait ça plutôt proprement : ils ne m’ont pas placardisé ni harcelé, même de façon sournoise. Mais tout de même, quelle désillusion, quelle chute !
Sonné, j’étais. Pendant deux jours, je n’ai pas réussi à en parler à ma famille. 
Je n’étais pas préparé à ça, même si évidemment, je connais plein de gens à qui c’est arrivé. Je regardais ailleurs en mettant ma tête dans le sable. 
Au-delà des conséquences pratiques, se remettre sur le marché, refaire le budget familial, … j'en veux à la terre entière. 

Mais ce qui est encore plus grave, c’est que je doute de mes capacités, de mes compétences professionnelles, de moi en tant que personne, ami, parent, partenaire … Tous les secteurs de ma vie sont pollués. J’ai perdu la confiance en moi que j’avais … depuis toujours ! 
J’étais le premier de la classe, mes parents me portaient aux nues, j’étais le roi du pétrole ! On m’a dit ensuite que j’étais l’élite de la nation. 
Mais ... depuis que je me suis fait virer, des amis m'ont laissé entendre que j'étais souvent condescendant, cassant, mais bon, je suis ... j’étais le meilleur, c’était normal … Mais là, j’ai perdu mes repères. 
J'ai fait quelque chose que je ne pensais jamais faire un jour, je n'y crois pas vraiment à ces trucs là ... je vois un psy et avec lui, je commence à réfléchir sur moi-même. 
J'en arrive même à me dire que les contretemps, les contrariétés, les pépins, les cassages de figure … ça peut servir à quelque chose ! Mais tout de même, j'aurais préféré rester sur mon nuage ... 


Harcèlement moral


Le harcèlement moral est un délit. Il entraîne la dégradation des conditions de travail. Il est puni dans le secteur privé comme dans le secteur public. 
Le harcèlement moral se manifeste par des agissements répétés pouvant entraîner, pour la personne qui les subit, une dégradation de ses conditions de travail qui peuvent aboutir à une atteinte à ses droits et à sa dignité, une altération de sa santé physique ou mentale ou une menace pour son évolution professionnelle. Exemples :
  • Insultes régulières et répétées
  • Communications ou messages téléphoniques intempestifs
  • Réflexions déplacées vis à vis d'un genre
  • Menaces de licenciement
  • Retrait de mission, d’outils de travail, mise à l’écart … 

Source : Service public.fr


Josyane

 

Je suis DRH dans une entreprise depuis pas mal d’année et je suis extrêmement ennuyée. En l’espace de quatre mois j’ai eu trois plaintes pour harcèlement moral. C’est beaucoup tout de même !
Bien sûr, j’ai diligenté des enquêtes. 
Dans le premier cas, on a effectivement repéré une situation de harcèlement d’une collaboratrice, disons Martine, envers une de ses collègues, disons Monique. 
Martine passait son temps à se moquer de Monique, dans le service, à la machine à café, au restaurant d’entreprise. Monique traversait une passe difficile dans sa vie personnelle, elle était fragile et n’a pas su réagir ni se plaindre. Finalement, c’est Michelle qui nous alertés et elle a bien fait. 
Nous avons décidé une mise à pied de Martine pour une semaine et elle est sous surveillance. Nous pourrions la changer de service si elle récidivait. 

Dans le deuxième cas, c’est plus simple : Patrick s’est plaint d’être harcelé par son manager, Paul. Or Paul nous parle depuis un an des résultats de Patrick, nous a demandé des formations pour lui de façon à le faire progresser. L’enquête n’a rien montré et je fais confiance aux délégués du personnel sur le sujet. Néanmoins, dans la mesure où les accusations de harcèlement sont toujours d’une grande violence, Paul a eu beaucoup de mal à surmonter cette période. Plus personne dans l’entreprise n’osait lui parler. Il va mieux maintenant, mais il a passé un mauvais moment !
Le troisième cas est plus épineux : Claudine s’est plainte auprès des instances de représentation du personnel d’être harcelée par Christine, sa manager. L’enquête a montré chez Christine de grosses erreurs de management dont nous n’étions pas conscients ni avertis. Au temps pour nous. Il nous a fallu expliquer à Claudine notre analyse et cela a été difficile, tellement le terme de harcèlement est utilisé à tort et à travers. Du côté de Christine nous avons dû la convaincre de suivre des formations en management et d’accepter un coaching. 
Pfiououou !! J’ai mouillé ma chemise, je vais peut-être changer de métier… 


Anne

 

J’ai 32 ans et j’ai fait des études sans savoir encore ce que je voulais faire dans la vie. Cela fait maintenant huit ans que je travaille et … je m’ennuie. 
C’est bizarre, mes parents sont fiers de moi, certaines amies qui galèrent m’envient et … je m’ennuie !
Pourtant, l’ambiance dans ma boîte est plutôt sympa, je me suis fait quelques copines mais le dimanche soir mon cœur se serre. Parfois c’est presque comme de l’angoisse, j’ai du mal à respirer, je ne vais pas vivre toute ma vie comme ça, tout de même !
Et puis d’autres jours, je me dis que je suis trop exigeante, qu’il faut que je me fasse une raison, j’ai un métier où il n’y a pas de chômage, je gagne ma vie correctement, je paie mon loyer, mes loisirs, des voyages … mais la semaine, je m’ennuie … 
Parfois j’ai des insomnies, tout ça m’affecte beaucoup, maintenant je prends des somnifères et ça m'ennuie.  
J’ai la sécurité de l’emploi, mon boss est exigeant mais cool, il m’a même parlé d’une possibilité de promotion l’an prochain … mais est-ce que ça me fait envie ?
Ça m’envahit tellement que j’en ai parlé à mon amie Aude qui a fait psycho. elle m’a dit : « j’ai l’impression que tu ne trouves pas de sens à ta vie professionnelle ». Ça m’a touché, ça m’a parlé. C’est peut-être une explication de ce que je ressens, même si ça ne me dit pas ce qui pourrait faire sens pour moi … D’après Aude je souffrirais de m’être conformée à un « moule » pas fait pour moi. Elle m’a conseillé de repenser à ce qui m’enthousiasmait quand j’étais ado. 
Bon, je n’ai pas la solution, bien sûr, mais c’est une piste et ça me donne un peu d’espoir … 

La retraite, pourquoi faire ?

Quelques questions préalables
Avons-nous travaillé toute notre vie uniquement pour assurer un revenu décent à notre famille et accumuler des points de retraite ?
Si oui, alors acceptons l’idée que la retraite serait une vraie libération, un soulagement à l’arrêt de cet esclavage.
Mais y a-t-il eu aussi dans notre vie professionnelle des moments heureux, ou nous avons été fiers de nos réalisations, ou nous nous sommes sentis créatifs, contributifs ?
Si oui, alors craignons que cette retraite tant attendue n’apporte aussi un grand vide, même si les dernières années ont parfois été moins satisfaisantes et moins heureuses. 
La retraite, qui apparaît à beaucoup comme un Eldorado, se révèle pour certains difficile à vivre. La perte des liens professionnels souvent très investis, la difficulté de trouver une nouvelle place au sein de la famille et dans la société transforment rapidement ce temps supposé merveilleux en ennui. Vient parfois ensuite le cortège des maladies, de la dépression et des crises.



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